Les qualités de l'homme ne sont pas en cause : Ange Mancini, 66 ans, est entré dans la Police nationale en 1963 par la petite porte, puis il a gravi tous les échelons et fait une carrière brillante dans la police judiciaire, après un passage à la tête du RAID, où il arrête les responsables d'Action directe. Préfet depuis 2001, il était en poste à la Martinique depuis plus de trois ans.
Le voici donc qui arrive à l'Elysée, pour y succéder à Bernard Bajolet, nommé ambassadeur de France en Afghanistan. (1) La "maison Guéant" se renforce donc encore un peu plus. Dans le renseignement, on trouve désormais un policier devenu préfet à la tête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, un préfet qui a travaillé à la Direction de la police nationale (puis dans les Hauts-de-Seine) à la tête de la DGSE, Erard Corbin de Mangoux et donc un autre ancien policier devenu préfet au poste de coordonnateur.
Par construction, les directions de la DRM et de la DPSD restent confiées à des officiers généraux, comme le poste de chef d'état-major particulier du président de la République. En revanche, rien ne garantit que le prochain Directeur général de la gendarmerie nationale reste un militaire... Un préfet ?Possible, mais ce serait pousser le bouchon trop loin qu'il fût également un ancien policier.
(1) Le poste de CNR devait en principe revenir au jeune ambassadeur Boris Boillon, désormais célèbre. Ce "sarko-boy" passé par l'Intérieur et l'Elysée a fait une rentrée fracassanre à Tunis où ses déclarations ont provoquées une manifestation contre lui. On le découvre également, poitrine à l'air et en maillot de bain sur internet ! Il était ambassadeur à Bagdad et devait revenir à Paris, mais le chef de l'Etat a préferé envoyer cet excellent arabisant à Tunis, juste après la révolution de Jasmin.