Les députés et les sénateurs ne sont tenus informés que dans les grandes lignes des objectifs des missions de recherche.
Jean-Luc Warsmann, le président de la délégation parlementaire au renseignement. © Witt / Sipa
Par Jean Guisnel
Le président de la République a reçu, ce lundi, la délégation parlementaire au renseignement conduite par son président, le député UMP des Ardennes Jean-Luc Warsmann. On apprend dans ce communiqué officiel que le rapport de cet organisme est "confidentiel". Dans un très bel exemple de langue de bois et d'autosatisfaction, le communiqué précise que la réunion élyséenne a permis de "constater le fonctionnement satisfaisant du dispositif mis en place à partir de 2007 et de souligner les priorités du renseignement, en particulier la lutte contre le terrorisme, la cyberdéfense et la protection de nos entreprises face aux divers types d'ingérence".
La réalité est un peu différente : si le Conseil national du renseignement et la création de la DCRI ont effectivement constitué des innovations dans l'organisation française du renseignement, la délégation parlementaire au renseignement ne peut se prévaloir de cette qualité. Son premier rapport rendu en décembre 2009 était pratiquement vide, et il y a fort à parier que celui qui vient d'être rendu est de la même eau. Rien d'étonnant à cela : cet organisme parlementaire n'est tenu informé que dans les grandes lignes des options générales en matière de recherche définies à l'Élysée. Il n'est en rien comparable aux structures parlementaires de contrôle mises en place dans les autres grandes démocraties, notamment aux États-Unis et en Allemagne.
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